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Rendre accessible manuellement une partition et d’autres unités de stockage

Pour être utilisée (en lecture et écriture), une unité de stockage (partition de disque dur, clé USB, cartes, CD-ROM, unités distantes, etc …) doit être accessible au système d'exploitation, c'est-à-dire avoir un chemin d'accès dans l'arborescence du système.

L’action qui consiste à rendre une unité de stockage accessible s’appelle le montage. Elle est réalisée par la commande "mount". Le montage utilise un répertoire déjà existant et y crée un point de montage.

Le point de montage étant un répertoire disposait avant le montage d'un chemin d'accès dans l'arborescence du système (par exemple /media/fred). Ce chemin d'accès devient avec le montage celui de l'unité de stockage.
Le contenu du répertoire "point de montage" (s'il y en avait un) devient inaccessible (masqué) pendant la durée du montage, mais sans être altéré (et il redevient accessible à la fin du montage). Pour éviter les problèmes d'accès au contenu du répertoire, il est fortement conseillé d'utiliser des répertoire vides comme point de montage.
Ainsi le répertoire /media/fred, ou /home/fred/montage, si on y monte une partition (par exemple sda2) devient le chemin temporaire (pendant la durée du montage) vers cette partition sda2.

L'opération inverse, le démontage, supprime le point de montage, ce qui rend inaccessible l'unité de stockage / partition et rend de nouveau accessible le contenu du répertoire que le montage avait masqué. Cette opération est effectuée par la commande "umount".

Une unité (ou volume, ou partition) non montée / démontée est visible par Ubuntu (au gestionnaire de fichier par exemple), mais Ubuntu ne peut accéder à son contenu (c'est à dire ni lire ni écrire dessus).

La plupart des unités de stockage sont montées automatiquement au démarrage ou au branchement (clé USB), mais ce n’est pas toujours le cas.
Le présent document a pour but de vous informer à propos de la manière de monter et démonter les unités de stockage (ou volumes, ou partition).

L'action de démontage correspond à "Retirer un périphérique en toute sécurité et éjecter le média" de Microsoft® Windows ® ou pour Apple® Mac OS®, à glisser un périphérique dans la corbeille.

Peu importe l'OS que vous utilisez, vous devez toujours démonter vos périphériques avant de les retirer / débrancher. Ceci évite de corrompre vos données et protège votre matériel.

Pour monter une partition en ligne de commande, il faut connaître son identifiant au format /dev/sda2 (ce n'est pas nécessaire pour un montage graphique), où :

  1. /dev/ désigne un périphérique (device),
  2. sd désigne un périphérique de type disque ou clé,
  3. a est l'ordre de démarrage du disque dans le BIOS (a est le 1er disque lancé, b le second, etc …).
  4. 2 est le N° de la partition sur le disque : ici la seconde.
  5. Donc /dev/sda2 = la seconde partition du 1er disque dur.

Graphiquement, on peut obtenir cette information via des logiciels comme Gparted ou Gnome-disk-utility.

Ci-dessous, la zone encadrée de rouge dans Gnome-disks donne les informations concernant la partition "GS" sélectionnée (reconnaissable à sa couleur bleue). La ligne surlignée en jaune est la zone importante pour le montage (/dev/sda2). Info sur une partition

Au terminal, on peut aussi taper la commande :

sudo blkid

qui donnera (ici sur Ubuntu 19.04) quelque chose comme cela :

/dev/loop0: TYPE="squashfs"
/dev/loop1: TYPE="squashfs"
/dev/loop2: TYPE="squashfs"
/dev/loop3: TYPE="squashfs"
/dev/loop4: TYPE="squashfs"
/dev/loop5: TYPE="squashfs"
/dev/sda1: LABEL="principal" UUID="5e56449c-22d7-4819-86d6-78c8078a3580" TYPE="ext4" PARTUUID="6d0959ec-01"
/dev/sda2: LABEL="GS" UUID="7a121975-abae-4ae4-a001-30181d207834" TYPE="ext4" PARTUUID="6d0959ec-02"
/dev/sdb1: LABEL="Mint" UUID="d9c75347-4640-4d6b-9ff6-312dfa4c4719" TYPE="ext4" PARTUUID="0001c505-01"
/dev/sdb2: LABEL="data" UUID="bdd52f68-10f8-4d3d-8175-aad1fc6cf82b" TYPE="ext4" PTTYPE="dos" PARTUUID="0001c505-02"
/dev/sdb3: UUID="e343d413-46e1-4c44-824a-558b39c3e65f" TYPE="ext4" PARTUUID="0001c505-03"
/dev/sdc1: LABEL="Sauvegardes" UUID="abbd0971-7729-4469-ba03-1558429aa04d" TYPE="ext4" PARTUUID="0003c319-01"

Si vous en avez, ne tenez pas compte de /dev/loopx, ce sont des pseudo-périphériques techniques (souvent utilisés par la technologie snap).

De nouveau on trouve l'information recherchée (de type /dev/sda2), ici au début de chaque ligne.

Ce chapitre traite du montage ponctuel d'une partition (ou volume), montage valide seulement pour la session en cours. Une clé USB est considérée comme une partition.

Clé USB

Une clé se monte normalement tout seule lors de sa connexion au PC.

Pour démonter la clé avant de la retirer du PC (démonter protège la clé), allez dans votre gestionnaire de fichier ou votre poste de travail. Clic droit sur la clé puis démonter ou éjecter. Votre version d'Ubuntu fournit aussi normalement un utilitaire dédié.

Éteindre le PC donne le même résultat.

Partition montée graphiquement

Dans votre gestionnaire de fichiers, les partitions même démontées sont normalement visibles (en général en gris clair, ou sans symbole indiquant le montage).

Dans l'exemple ci-dessous (nautilus 3.32) les partitions sont accessibles en cliquant sur "+ Autres emplacements". On voit au symbole en fin de ligne que "Data" est montée, mais pas "Mint". Monter une partition avec Nautilus

Dans le gestionnaire de fichiers :

  1. Cliquer sur une partition pour la monter.
  2. pour la démonter : clic droit puis démonter ou éjecter ; ou clic sur le symbole du montage. Votre version d'Ubuntu peut aussi fournir un utilitaire dédié.

Éteindre le PC donne le même résultat.

Pour des raisons de praticité, utilisez quand c'est possible le montage / démontage graphique. Néanmoins un montage en ligne de commande peut-être nécessaire, par exemple pour rendre une partition accessible au début d'un script.

Partition montée en ligne de commande

Monter ponctuellement une partition consiste à lier un volume (partition) à un répertoire existant, lequel devient ainsi le point de montage). Ce montage rend le volume (la partition) accessible à votre système. Il pourra ainsi y lire et y écrire, ce qu'il ne peut pas faire sans ce montage.

Potentiellement n'importe quel répertoire (vide ou avec des fichiers), peut devenir un point de montage. En pratique on utilise des répertoires vides dans /media ou /tmp. N'utilisez pas un répertoire avec des fichiers car ils seront inaccessibles pendant le montage.

La commande classique pour faire un montage ponctuel est mount, mais il existe aussi la commande udisksctl mount -b, qui est un peu plus simple :

udisksctl

Pour monter la 2e partition du 1er disque dur (sda2) :

udisksctl mount -b /dev/sda2

Pour démonter

udisksctl unmount -b /dev/sda2

Avantages de udisksctl mount -b sur mount :

  1. pas besoin de définir un répertoire de montage (le montage de la partition se fait automatiquement dans un répertoire / point de montage créé par udsksctl ⇒ /media/user/identifiant_partition).
  2. pas besoin de sudo ni de mot de passe.
  3. la partition montée est visible dans le panneau gauche de votre gestionnaire de fichiers, dans la partie "Périphériques" (Thunar, Nemo) ou "autres emplacements" (Nautilus). Ce qui n'est pas toujours le cas avec mount.

Attention pour démonter il faut taper unmount(avec un n), alors que le démontage d'une commande mount s'écrit umount (sans n).

On peut également démonter graphiquement par le poste de travail ou le gestionnaire de fichier (les partitions montées avec udisksctl y sont toujours visibles) via un clic droit > démonter.
Éteindre le PC donne le même résultat.

mount

C'est la commande classique.

Depuis quelques versions (16.04 ?), il existe un point de montage dédié à ces montages ponctuels dans le répertoire /media, et il porte votre nom. Ainsi, si vous avez choisis comme nom utilisateur fred, il existe un répertoire /media/fred.
Il est intéressant d'utiliser ce répertoire (ou un répertoire dans votre compte utilisateur normal), car les montages qui ne sont pas faits dans votre compte /home/user ou dans /media/user ne sont pas visibles dans votre gestionnaire de fichiers (mais ils fonctionnent).
Mieux vaux donc utiliser /media/vous. C'est d'ailleurs ce que fait la commande udisksctl (voir plus haut).

Pour monter la 2e partition du 1er disque dur (sda2) de l'utilisateur fred (nécessite le mot de passe) :

sudo mount /dev/sda2 /media/fred

Pour démonter (nécessite le mot de passe) :

sudo umount /dev/sda2

ou

sudo umount /media/fred

On peut également démonter graphiquement par le poste de travail ou le gestionnaire de fichier (quand la partition y est visible) via un clic droit > démonter.
Éteindre le PC donne le même résultat.

Vous pouvez très bien bien créer votre propre répertoire pour "point de montage" par un sudo mkdir /home/fred/montage (par exemple). C'est d'ailleurs nécessaire si vous envisagez plusieurs montages (vous créez alors /home/fred/montage1, /home/fred/montage2, etc …), mais pour un seul montage ponctuel et temporaire, /media/fred existe déjà et peut suffire.

La partition est montée et est donc désormais accessible en lecture et écriture aux commandes ou aux logiciels. Elle est également visible dans votre gestionnaire de fichiers si vous avez fait le montage dans /media/fred (adaptez /fred à votre /user).

Quelques options de la commande mount : Il existe de nombreuses options pour la commande mount, mais en voici quelques unes pouvant être utile dans une utilisations courante :

Label : Une partition peut recevoir un "label" (un nom), grâce à des logiciels comme gparted ou gnome-disks. Dans ce cas, on peut faire un montage par le label (grâce à l'option -L). Si /dev/sda2 a pour nom "Mint", on fera donc :

sudo mount -L Mint /media/fred

Par contre pas de démontage par le label, donc démontage classique :

sudo umount /media/fred

Lecture seule : pour éviter les erreurs, vous pouvez souhaitez que la partition ne soit accessible qu'en lecture, mais pas en écriture (donc sans modification / suppression des fichiers). C'est l'option -r (read) :

sudo mount -r -L Mint /media/fred

ou

sudo mount -r /dev/sda2 /media/fred

Un montage permanent monte la partition (ou volume, ou unité de stockage) à chaque démarrage de la session. L'avantage est de ne faire l'opération qu'une seule fois.

Graphiquement

Gnome-disk-utility étant installé par défaut sur Ubuntu, le plus simple est de l'utiliser.

Ouvrez Gnome-disks, puis :

  1. choisir le disque avec la partition à monter (à gauche) ;
  2. puis choisir la partition à monter en cliquant dessus (à droite de la fenêtre) ;
  3. puis cliquez sur le menu des partitions (3e bouton en dessous des partitions) puis cliquez sur "Modifier les options de montage" ;

Comment choisir la partition à monter

  1. puis dans la fenêtre qui apparaît, décochez l'option "réglages par défaut de la session utilisateur".

Décochez le réglage par défaut de la session utilisateur

Votre montage automatique est normalement actif (vérifiez juste que les options "Monter au démarrage" et "Afficher dans l'interface utilisateur" sont bien cochées, et à défaut, cochez-les).

Cliquez sur "valider", et tapez votre mot de passe.

Redémarrez la session puis votre gestionnaire de fichier pour vérifier que la partition choisie est bien montée.

Sur les versions avant disk 3.28 et avant Ubuntu 18.04, le nom de l'option à décocher était "Options de montage automatique"

Pour en savoir plus, voir le chapitre dédié de l'aide Gnome-disk.

En ligne de commande

Le fichier /etc/fstab est le fichier système où est sauvegardé le montage automatique réalisé via Gnome-disk. On peut directement modifier ce fichier à la main, sans passer par un logiciel.

Manipuler les fichiers système peut être dangereux. Ne le faite pas si vous ne maitrisez pas techniquement le sujet.

Pour ouvrir fstab en mode administrateur (nécessite le mot de passe) :

gedit admin:///etc/fstab

Ne rien enlever ou modifier des lignes existantes. Ajouter à la fin du fichier ces 2 lignes :

#Montage de sda2 (le commentaire saisie ici est libre)
/dev/sda2      /media/data	ext4	defaults     0     2

Ajuster en fonction de vos besoins :

  1. A la place de sda2, saisissez la partition que vous souhaitez monter. Vous pouvez aussi remplacer l'identifiant /dev/sda2 par l'identifiant UUID=xxx, ce qui est plus sûr car l'ordre des disques et des partitions peut-être changé dans le bios, ce qui rend alors le fstab inopérant. L'UUID, lui, ne change jamais. On trouve l'UUID via le sudo blkid présenté plus haut, ou via des programmes graphiques comme Gparted ou Gnome-disk.
  2. Vous pouvez remplacer /media/data par le point de montage qui vous convient. Par contre ce point de montage (ce répertoire) doit exister et être vide. Créez le par un sudo mkdir /media/data (ou un autre nom). Traditionnellement, on crée les points de montage dans /media/ ou /mnt/, mais c'est libre.
  3. ext4 est le format de fichier de la partition montée. Si votre partition est en ntfs, saisissez ntfs
  4. defaults est l'option de montage. Il en existe beaucoup d'autre, mais celle-ci devrait suffire. Pour un disque ntfs, choisissez plutôt rw,permissions.
  5. 0 et 2 sont des options à laisser telles que.

Sauvegardez le fstab et redémarrez votre session (ou le PC) pour tester que la partition se monte désormais automatiquement.

Pour en savoir plus sur le fstab, consultez l'aide dédiée.

Il est possible de créer (par exemple avec Gnome-disk-utility) une image disque regroupant toutes les partitions du disque.

Gnome-disks peut monter (donc rendre accessible) graphiquement cette image (voir le chapitre dédié sur la documentation du logiciel).

En ligne de commande, la commande "mount" ne peut pas être utilisée pour monter l'image. Il est plus approprié d'utiliser la commande kpartx avec les options a et v :

sudo kpartx -a -v /chemin/de/mon/image/disque.img
  • montage.1565943292.txt.gz
  • Dernière modification: Le 16/08/2019, 10:14
  • par christophe c