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docker
Docker est un logiciel libre (sous licence Apache 2.0) à mi-chemin entre la virtualisation applicative et l'automatisation. Il permet de manipuler des conteneurs de logiciels. Il isole les processus les uns des autres pour créer une virtualisation de haut niveau.
Facteur à prendre en compte dans le choix LXC vs DOCKER.
Contrairement aux autres systèmes de (para)virtualisation, Docker n'embarque pas un système d’exploitation invité mais ne s'occupe que de la partie haut niveau. Il utilise le noyau de l'hôte et ne fait fonctionner que le strict nécessaire sur les invités.
Docker permet aussi de partager, télécharger et installer facilement des applications depuis un dépôt d'images, Docker Hub.
wsl.exe --set-version ubuntu 2
).
Fonctionnement
Containers
Docker fonctionne en différenciant les containers (qui hébergent chacun un service), de l'hôte, la machine sur laquelle il est installé.
Ces containers sont basés sur des distributions Linux minimalistes (souvent Alpine ou Debian-slim, Ubuntu est aussi disponible), sur lesquelles on passe des commandes, pour installer des logiciels ou les configurer. Cala se fait dans un fichier Dockerfile
(qui est donc une liste de commandes, un peu comme un script bash, qui décrit l'image du container).
On peut échanger ce fichier Dockerfile
et les images générées sur Docker Hub en particulier, ce qui permet aux éditeurs et développeurs de distribuer leurs applications web.
Ceci permet de télécharger des images pré-construites, qui embarquent donc toutes les dépendances (jusqu'au système) d'une application web ou autre (on trouve aussi des outils en ligne de commande, qui ne sont pas spécifiques aux serveurs). Il suffit d'une ligne de commande pour les récupérer et les exécuter.
La communication entre l'intérieur du container et l'hôte, ou avec un autre container, ajoute donc un niveau de complexité. Les containers sont des bacs à sable, leur contenu est isolé comme derrière un pare-feu global (c'est un principe qu'on retrouve avec Flatpak par exemple, et cela assure une certaine sécurité par design).
Pour utiliser un container on peut faire correspondre un port interne à un port externe, un répertoire interne à un répertoire externe, lui passer les variables d'environnement de son choix, etc. : il faut définir chaque moyen de communication.
Docker Compose
Tout ces paramètres peuvent évidemment rendre la ligne de commande assez longue !
C'est là l'intérêt du fichier docker-compose.yml
qui les décrit en YAML, un format particulièrement lisible !
Un seul fichier docker-compose.yml
permet de décrire plusieurs containers (pour un serveur LAMP par exemple Apache, PHP-FPM, MariaDB, MailHog, etc.).
Le déploiement d'un environnement complet pour une, voire plusieurs application(s) web peut alors se résumer à la récupération d'un docker-compose.yml
(parfois accompagné d'autres fichiers : Dockerfile
, fichiers de configuration destinés à être copiés dans le container, etc.) suivie de la commande :
docker compose up
La définition complète de l'environnement pèse ainsi seulement quelques kilooctets, et son partage ou sa migration vers une nouvelle machine sont extrêmement rapides et faciles.
Non-persistance
Un autre niveau de complexité vient du fait que pour permettre ce fonctionnement, tous les containers doivent être réinitialisés à chaque lancement.
Toutes les données devant être persistées, fichiers et bases de données, doivent se trouver ailleurs, généralement sur l'hôte ou dans un volume spécifique.
D'où l'intérêt primordial des correspondances hôte:container
(c'est la syntaxe utilisée) décrites au paragraphe précédent. On ne conserve jamais rien d'utile seulement dans un container !
Installation
Méthode conseillée : installation depuis les dépôts officiels
Docker fait partie des dépôts officiels à partir d’Ubuntu 14.04 LTS. Il suffit donc d'installer le paquet docker.io.
Il peut-être utile d'installer également docker-compose pour travailler avec plusieurs conteneurs, comme illustré dans la page docker_lamp :
apt install docker-compose
Méthode conseillée par le site docker.com
Il existe 2 versions de Docker : Docker CE (Community Edition) et Docker EE (Enterprise Edition). La version CE est gratuite et open-source, et correspond à la version packagée par défaut dans les dépôts Ubuntu, mais en version plus récente. C'est donc l'installation de cette version qui est décrite ci-après, et qui utilise le dépôt officiel mis à disposition par le site Docker. (page d'origine en anglais : https://docs.docker.com/install/linux/docker-ce/ubuntu/#install-docker-ce)
Désinstaller les anciennes versions
Les anciennes versions de Docker étaient appelées docker, docker.io ou docker-engine. Si celles-ci sont installées, désinstallez-les :
# pour vérifier ce qui est installé lié à docker : dpkg -l |grep -E "^ii.+docker" # puis supprimer sudo apt autoremove docker.io docker-compose
Le contenu de /var/lib/docker/, y compris les images, les conteneurs, les volumes et les réseaux, sont préservés. Si vous n'avez pas besoin de sauvegarder vos données existantes et que vous souhaitez commencer par une installation propre, reportez-vous à uninstall Docker Engine(en).
Configurer le dépôt
Les étapes ci-dessous ne font que reprendre les instructions officielles accessibles sur https://docs.docker.com/engine/install/ubuntu/#install-using-the-repository
Mettre à jour APT :
sudo apt update
Installer les paquets permettant à APT d'utiliser un serveur HTTPS de dépôt :
sudo apt install \ apt-transport-https \ ca-certificates \ curl \ software-properties-common
Puis ajouter la clé GPG du site de Docker :
sudo install -m 0755 -d /etc/apt/keyrings curl -fsSL https://download.docker.com/linux/ubuntu/gpg | sudo gpg --dearmor -o /etc/apt/keyrings/docker.gpg sudo chmod a+r /etc/apt/keyrings/docker.gpg
Pointer vers le dépôt de la version "stable" de Docker CE :
echo \ "deb [arch=amd64 signed-by=/etc/apt/keyrings/docker.gpg] https://download.docker.com/linux/ubuntu \ $(lsb_release -cs) stable" | \ sudo tee /etc/apt/sources.list.d/docker.list > /dev/null
Installer Docker CE
Mettre à jour l'index APT :
sudo apt update
Installer la dernière version de Docker Engine et containerd :
sudo apt install docker-ce docker-ce-cli containerd.io docker-buildx-plugin docker-compose-plugin # puis vérifier que c'est bien installé docker --version # et pour docker compose docker compose # qui doit vous afficher l'aide de compose
Docker Desktop
Il existe aussi docker-desktop qui inclue beaucoup de chose donc compose, kubernetes… https://docs.docker.com/desktop/ (EN)
et une interface graphique… MAIS la page https://docs.docker.com/desktop/install/linux-install/ (EN) précise bien que sous linux, cela nécessite une VM pour fonctionner, ce qui est un peu dommage… libre à vous !
Configuration
Dans un environnement privé, vous pouvez éventuellement ajouter votre utilisateur au groupe docker afin de manipuler les containers sans avoir à utiliser sudo systématiquement :
sudo usermod -aG docker $USER
Une fois Docker installé, vous pouvez lancer le service :
sudo service docker start
et vérifier s'il fonctionne correctement (n'oubliez pas le sudo devant la commande docker si vous n'avez pas ajouté votre utilisateur au groupe docker) :
docker run hello-world
À la première exécution, Docker ne doit pas trouver l'image de l'application hello-word en local. Il va alors tenter de télécharger la dernière version. En cas de réussite, il exécute l'application qui affiche une simple page d'explication sur la sortie standard et s'arrête.
Utilisation
Manipulation d’images
Prendre une Debian sur le dépôt officiel de Docker et se connecter dessus :
docker pull debian docker run -i -t debian /bin/bash
Faire tout ce qu’on veut sur la nouvelle image
root@xxxxxx# …
Et sauvegarder les changements
root@xxxxxx# exit docker commit xxxxxx le_nom_de_l_image
Supprimer une image :
docker image rm id_ou_nom_de_l_image
ou:
docker rmi id_ou_nom_de_l_image
Manipulation de conteneurs
JOB1=$(docker run -d conteneur) docker logs $JOB1 docker stop $JOB1
Voir les conteneurs actifs ou les lister tous ou lister id des actifs :
docker container ps docker container ps -a docker container ps -q
Supprimer un conteneur ou supprimer tous les conteneurs :
docker container rm $JOB1 docker container rm id_du_conteneur docker container rm $(docker container ps -a -q)
Manipulation de volumes
Créer un volume
docker volume create le_nom_du_volume
Lister les volumes
docker volume ls
Supprimer un ou plusieurs volumes (-f pour forcer la suppression)
docker volume rm le_nom_du_volume1 le_nom_du_volume2
Supprimer les volumes orphelins vue que avec l'utilisation progressive de docker il y'aura pas mal de volumes orphelins qui prendraient beaucoup d'espace disque
docker volume rm $(docker volume ls -qf dangling=true)
Import, export
Une des grandes forces de Docker est de pouvoir exporter et importer très facilement les images.
Exporter un container en tar.gz :
docker export 419eed6ff306 > nginx.tgz
Importer un tar.gz :
docker import - nginx < nginx.tgz
Automatisation avec un Dockerfile
Le dockerfile est un fichier texte qui inclut une liste d'actions à exécuter pour construire une image.
Par exemple une image simpliste de Apache pourrait ressembler à ça :
# Apache et PHP dans un container # # VERSION 0.0.1 # FROM debian:wheezy MAINTAINER Adminrezo "admin@adminrezo.fr" ENV DEBIAN_FRONTEND noninteractive # Depots, mises a jour et installs RUN (apt-get update && apt-get upgrade -y -q && apt-get dist-upgrade -y -q && apt-get -y -q autoclean && apt-get -y -q autoremove) RUN apt-get install -y -q apache2 libapache2-mod-php5 php5 supervisor RUN rm /var/www/index.html ADD index.php /var/www/index.php # Config de Apache ENV APACHE_RUN_USER www-data ENV APACHE_RUN_GROUP www-data ENV APACHE_LOG_DIR /var/log/apache2 EXPOSE 80 # Demarrage des services RUN mkdir -p /var/log/supervisor ADD apache.conf /etc/supervisor/conf.d/apache.conf CMD source /etc/apache2/envvars && exec /usr/sbin/apache2 -DFOREGROUND
- MAINTAINER : nom et mail de mainteneur du conteneur
- FROM : image de base (ubuntu, debian)
- VOLUME : Point de montage
- RUN : commande à exécuter pour installer le conteneur.
- ENTRYPOINT : commande qui s’exécute au démarrage du conteneur (une seule sera exécutée).
- CMD : commande qui s’exécute au démarrage du conteneur.
- ADD : Copier un fichier du répertoire courant dans le filesystem du conteneur.
- USER : utilisateur qui exécute les commandes dans le conteneur.
- EXPOSE : Port(s) à exposer à l’exterieur.
Construire un conteneur :
docker build -t nom_du_conteneur .
Divers
Date et heure
La date et l'heure du conteneur est basée sur celle du système hôte. Cependant il est possible de constater un écart d'heure entre le système et le conteneur. Ceci est dû au fait que le conteneur peut-être configuré sur un autre fuseau horaire (timezone).
- Date de votre système et fuseau :
date cat /etc/timezone
- Date du conteneur et fuseau :
sudo docker attach CONTENEUR date cat /etc/timezone
ou :
docker exec CONTENEUR bash -c "date ; cat /etc/timezone"
- Réglage du fuseau depuis le conteneur
sudo docker attach CONTENEUR sudo dpkg-reconfigure tzdata
(se détacher du conteneur : CTRL-p CTRL-q)
- Créer un conteneur avec la time Zone configurée. Pour cela utiliser la variable d'environnement "TZ" (voir ce post )
docker run -e TZ=Europe/Amsterdam debian:jessie date
- Dans le Dockerfile : ajouter la ligne
ENV TZ Europe/Amsterdam
ou encore :
ENV TZ=America/Los_Angeles RUN ln -snf /usr/share/zoneinfo/$TZ /etc/localtime && echo $TZ > /etc/timezone
Désinstallation
Pour supprimer cette application, il suffit de supprimer son paquet. Selon la méthode choisie, la configuration globale de l'application est conservée ou supprimée. Les journaux du système, et les fichiers de préférence des utilisateurs dans leurs dossiers personnels sont toujours conservés.
Voir aussi
- docker_lamp Mettre en place un serveur web (LAMP) à base de conteneurs docker
Contributeurs : Chacmool, chamblard, krodelabestiole